QUESTIONS À UN CHAMPION

QUESTIONS À UN CHAMPION

ANDRÉ CAZALET

ANDRÉ CAZALET

Photo  Hugues Argence

🇫🇷 

🇬🇧

 

 

 

Qu’est-ce qui vous a conduit vers la musique classique et en particulier fait choisir le Cor ?

Mon Père était percussionniste amateur et adorait la musique symphonique, il en écoutait tous les samedi matin et bien sûr, ne serait-ce que pour profiter de sa présence, je participais à ses séances musicales. Il souhaitait que plus tard je joue d’un instrument et dès l’âge de 4 ou 5 ans, il m’a éduqué à reconnaître les différents timbres. J’adorais le son du cor et avais pour ambition d’en jouer "quand je serais grand". J’ai dès lors commencé l’étude du piano chez ma voisine de palier, une demoiselle assez âgée professeur de musique. À cette époque, on n’abordait pas l’étude des cuivres avant l’âge de 10 ans. Je suis donc entré en octobre 1964 dans la classe de cor de Marc Dijoux qui venait d’être nommé à Pau. Une très grande chance pour moi, j’étais le premier élève débutant de ce jeune professeur, titulaire de deux 1° prix du Conservatoire de Paris, ce qui dans cette petite ville était inespéré.
 
 
Durant mes études, j'ai parfois entendu dire que vous n'étiez pas forcément le plus doué de votre génération, vous l'avez même revendiqué lors de leçons. J'ose le dire car vous avez clairement tordu le cou à cette rumeur ! Mais révélez-nous quelques-unes des recettes qui vous ont permis de progresser au point de réaliser la carrière que l'on sait. 
Ceux qui passent pour être les plus doués sont ceux qui entrent au Conservatoire Supérieur à l’âge de 15 ou 16 ans, ce qui n’a pas été mon cas.
Après, on peut constater que souvent les Champions en catégorie Junior ne le deviennent pas en Sénior... J’ai donc tracé le chemin qui était le mien à ma vitesse, c’est à dire vite mais tard!
 
 
Je vous ai connu, vous n'aviez pas 30 ans, mais déjà une grande force de travail, résolument déterminé (pour ne pas dire "obstiné") à atteindre le plus haut niveau. Montrant l'exemple il vous arrivait de refaire et refaire encore, pour arriver à votre idéal. Deux de vos professeurs, Marc Dijoux et Georges Barboteu semblaient des personnes érudites, mais aussi charmantes, posées, voir nonchalantes. Au regard de l'inoxydable personnalité que vous vous êtes forgé, il manque un maillon à la chaîne. D'où vous vient alors cette énergie si particulière, qui ne s'est d'ailleurs jamais tarie ?
J’ai reçu une éducation cornistique complète auprès de Marc Dijoux, Jacki Magnardi de l’Opéra (élève durant la guerre d’Edmond Leloir à Monaco) et de Georges Barboteu. Je me suis efforcé de faire ce qui m’a paru être la synthèse de mes trois Maîtres. Ma culture discographique, à l’époque, me dirigeant vers des choix bien spécifiques.
 
 
Votre premier poste d'orchestre fut au sein de l'Ensemble InterContemporain dirigé par Pierre Boulez, formation ayant la singularité d'être épaulée par l'IRCAM qui accueille des compositeurs du monde entier. Quel principal bénéfice avez-vous tiré de ces expériences instrumentales et des défis que représentent parfois les créations musicales ? 
Je ne suis resté qu’une année membre de l’Ensemble InterContemporain, choisi par Daniel Barenboim pour succéder à Georges Barboteu au poste de Cor Solo de l’Orchestre de Paris en septembre 1979. Cette année avec Pierre boulez a surtout été consacrée aux classiques du XX° siècle (Berg, Schoenberg, Stravinski, Varèse etc…). J’avais dès 1977 commencé une collaboration avec les compositeurs de la mouvance Spectrale (Levinas, Grisey, Murail etc...) au sein de l’Ensemble l’Itinéraire, activité très formatrice en matière de compréhension de la musique tant classique que contemporaine, j’aurai plus tard la même expérience avec Iannis Xenakis. J’ai également entretenu longtemps avec Michael Levinas des relations privilégiées très enrichissantes et formatrices.
 
 
Vous entrez assez jeune à l'Orchestre de Paris, partageant le poste de soliste avec Myron Bloom. Sa disparition il y a peu nous a permis de voir l'admiration et la notoriété dont il fait toujours preuve. Comment avez-vous vécu cette collaboration au début, au vu de sa stature et de son antériorité dans le poste ? 
J’ai vécu les 5 dernières années de Mike Bloom au sein de l’Orchestre de Paris. Basées sur un respect mutuel, nos relations étaient excellentes (nous étions souvent partenaires de musique de chambre avant d’intégrer l’O.P.). Je reste encore aujourd’hui très admiratif de cet artiste de tempérament très conceptuel au sujet de son art, un être sans concession capable de transcender et de façon inouïe le texte. Il fait toujours partie de mes modèles.
 
 
Une fois n'est pas coutume, parlons "marques". Pourquoi avez-vous abandonné votre cher cor triple Paxman en maillechort, qui fut pendant de nombreuses années votre signature sonore ? 
J’ai quitté Paxman pour une question d’étui…. mon cor n’avait pas de pavillon démontable, ce qui commençait déjà à engendrer de nombreux problèmes lors des transports aériens; j’aimais beaucoup l’étui de Bruno Schneider (Marcus Bonna n’avait pas encore la notoriété que nous lui connaissons aujourd’hui...!); Bruno m'a persuadé que le cor qui logeait dans l’étui devait mériter aussi tout mon intérêt... sous son influence je me suis donc mis à jouer un cor Engelbert Schmid !! Depuis une vingtaine d’années, je joue un Hans Hoyer modèle C1.
 
 
Sans vouloir offenser personne en région, d'aucuns furent étonnés par vos nominations dans des pôles supérieurs, parallèlement à votre fonction au sein du CNSM de Paris. À l'instar d'un Zinédine Zidane qui jouerait dans l'équipe de France et en division d'honneur... Quelles furent vos motivations ? 
Bonne question, si je puis me permettre… depuis que je fais mon métier de musicien professionnel (1974), j’ai toujours observé mes ainés dans l’espoir d’imiter leur réussite et d’éviter leurs échecs; l’avenir nous dira si j’étais un observateur pertinent ou non. Mes amis et collègues Philippe Muller à New York, Gérard Poulet à Tokyo, pour ne citer qu’eux, continuent leur activité pédagogique après avoir quitté le Conservatoire, frappés par la limite d’âge autorisée par l’institution. Je trouve chez eux comme une fraicheur et une certaine jeunesse que j’associe à la fréquentation assidue des nouvelles générations. Préférant une option hexagonale, motivé par leur exemple et n'étant pas le maître des horloges comme qui vous savez, j'ai donc intégré le Pôle Supérieur d’Aix en Provence lorsque le poste a été ouvert; cela fait donc trois ans et une première promotion de deux cornistes diplômés en juin dernier, avec pour bilan, une étudiante reçue au CNSMDP en Master dans ma classe et inutile de rappeler que je ne siège jamais au jury des concours de recrutement, le second, se destinant à l’enseignement, suit la formation supérieure nécessaire. Pour conclure, je ne vois rien dans cet exercice comme un déclassement en deuxième division, mais une adaptation aux nouvelles structures d’apprentissage offertes à la nouvelle génération par les institutions.
 
 
35 années d'enseignement au conservatoire supérieur, une des carrières les plus longues de professeur de cor, et de nombreux prix sous votre égide. Regrettez-vous l'émulation qui existait du temps où l'on obtenait un premier ou un second prix? Quels impacts le LMD a eu sur les élèves et leur carrières futures ?  (LMD: Licence Master Doctorat)
L’instauration du LMD Européen, n’a changé en rien la volonté des étudiants de réussir leurs récitals de 3° ou 5° année et l’obtention d’une mention très bien reste, d’après ce que je constate, chaque année un but et une fierté.
 
 
Est-ce important pour chaque corniste professionnel de jouer au sein d'un orchestre, mais aussi d’enseigner, de pratiquer la musique de chambre et l’activité de concertiste, ou faisant une métaphore culinaire: ne mangeons-nous que ce que l’on aime ?
Effectivement, le « métier » de musicien est pluriel. Il est nécessaire si cela est possible, bien que la société aime bien vous cantonner à un seul rôle, de diversifier les activités, chacune enrichissant l’autre.
Vous seriez né un 15 Novembre 2000 et parlant de carrière, que feriez-vous aujourd'hui de foncièrement différent?  
Encore une bonne question… si j’avais 20 ans aujourd’hui, je lorgnerais vers l’Orchestre de Paris, je verrais qu’André Cazalet va très bientôt libérer sa place et je me préparerais à lui succéder…
 
 
Tirez-vous davantage de satisfaction à avoir personnellement appris au long de ces années à enseigner, ou bien d'avoir tenté de donner à chacun de vos disciples des clés leur permettant de s'émanciper? 
Je me suis enrichi durant toutes ces années des autres et ai tenté de les enrichir à mon tour. Comme je le disais précédemment, des Anciens j’ai appris ce que je considérais qu’il fallait faire ou ne pas faire. J’espère que mes ex-étudiants suivront cette voie, sauront séparer le bon grain de l’ivraie, et que la tolérance rythmera leurs parcours, tel celui du Maître Barboteu.
 
 
Comment voyez-vous la facture instrumentale évoluer de façon notable dans les 50 prochaines années, garantirra-t-elle toujours plus de sécurité sur l'instrument? 
Je pense que cet éternel problème de la sécurité, si cher à notre société d’aujourd’hui, aura une influence notoire quant à l’évolution de la facture instrumentale. Je déplore que certains facteurs parmi les plus joués proposent à la vente des instruments qui quelques fois, auraient mérité d'aller directement à la casse ! Je pense qu’un travail d’affinement sur la partie cylindrique du cor est encore à réaliser, mais cela est une autre histoire, étant seulement utilisateur et non concepteur.
 
 
Coda: Est-il plus important d'avoir de nombreux amateurs pratiquant le cor sur la planète, ou bien de tenter de former quelques "élus des dieux" qui nous ferons tous rêver?  
Il est vrai qu’avec cette COVID19, beaucoup de gens s’interrogent sur l’avenir, la nécessité, les possibilités et opportunités… Je reste persuadé que, celui pour qui vivre la musique, de la musique et en musique est indispensable, continuera son sacerdoce; et ne peut qu’inciter la pratique aux amateurs et futurs amateurs.
Quant à l’essentiel, il demeure dans le libre arbitre de chacun à choisir sa voie….
 
 
André Cazalet, OCTOBRE 2020
 
 
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What led you to classical music and in particular to choose the horn ?

My Father was an amateur percussionist and loved symphonic music, he listened to it every Saturday morning and of course, if only to take advantage of his presence, I took part in his musical sessions. He wanted me to play an instrument from the age of 4 or 5, he taught me to recognize the various sounds. I loved the sonority of the horn and had the ambition to play it "when older". From then on, I started studying piano at my neighbour’s house, a quite old music teacher. At that time, studying a brass instrument was not considered before the age of 10. In October 1964, I joined the class of Marc Dijoux who had just been appointed in my city of Pau. A very great chance for me, I was the first beginner student of this young teacher, holder of two 1° Prizes from the Conservatoire de Paris, which in this small town was unhoped.

 

 

During my studies, I have heard that you were not necessarily the most gifty of your generation, you even claimed it during lessons. I dare say so because you have clearly twisted the neck of this rumor ! Tell us the recipes that have allowed you to progress to the point of achieving the career we know. 

Those who pass as the most talented are those who enter the Conservatoire Supérieur at the age of 15 or 16, which was not my case.
Afterwards, we can see that often the "champions" in the Junior category do not become so in Senior... So I traced the path that was mine at my speed, that is to say quickly but late !

 

 

I knew you, you were not 30 years old, but already a great work force, resolutely determined (not to say "obstinate") to reach the highest level. When showing an example, you would do it again and again, to achieve your ideal. Two of your teachers, Marc Dijoux and Georges Barboteu seemed erudite, but also charming, posed, even nonchalant. In view of the stainless personality you have forged, a link of the chain is missing. Where does this special energy come from, which has never dried up ?

I received a complete education from Marc Dijoux, Jacki Magnardi (from Paris Opera, student of Edmond Leloir in Monaco during the war) and Georges Barboteu. I tried to do what seemed to me to be the synthesis of my 3 Masters. Then at the time, my culture of listening many recordings, directed me towards very specific choices.

 


Your first position was in the Ensemble Intercontemporain led by Pierre Boulez, a group that has the singularity of being supported by the IRCAM, which welcomes composers from all over the world. What have you gained from these instrumental experiences and the challenges that musical creations sometimes pose ? 

I remained only one year member of the Ensemble InterContemporain, chosen by Daniel Barenboim to succeed Georges Barboteu as Cor Solo of the Orchestre de Paris in September 1979. This year with Pierre boulez was mainly devoted to 20th century classics (Berg, Schoenberg, Stravinski, Varèse …). I had since 1977 started a collaboration with "spectral" composers (Levinas, Grisey, Murail...) within the Ensemble l'Itinéraire, a very formative activity in terms of understanding both classical and contemporary music, I had the same experience with Iannis Xenakis later. Michael Levinas and I have also enjoyed a very enriching and formative relationship for a long time.

 


You enter quite young at the Orchestre de Paris, as principal, sharing the position with Myron Bloom. His lost not long ago has allowed us to see the admiration and notoriety that he always shows. How did you experience this collaboration at the beginning, given its stature and precedence in the position ? 

I spent the last 5 years of Mike Bloom with the Orchestre de Paris. Based on mutual respect, our relationships were excellent (we were often partners in chamber music before joining the orchestra). To this day, I remain very admiring of this artist of very conceptual temperament about his art, an uncompromising being able to transcend amazingly the text. He’s always one of my models.

 


Let us speak "brands". Why did you left your beloved Paxman triple horn in nickel silver, which was for many years your sound signature ?

I left Paxman because of the horn case…. my horn did not have a detachable flare, which was already starting to cause many problems during flights; I really liked the horn case of Bruno Schneider (Marcus Bonna did not yet have the notoriety of today...!); Bruno persuaded me that the horn which housed in the case should also deserve my interest... under his influence I started to play an Engelbert Schmid horn!! Since about 20 years I am playing a Hans Hoyer model C1.

 


Without wanting to offend anyone in the French regions, I tell you that some were surprised by your extra teaching jobs in the "pôles supérieurs", in parallel with your position at the Paris Conservatory. Like a Zinédine Zidane who would play in the French team and in the Honour Division. 

Good question, if I may say. Since I became a professional musician (1974), I have always observed my elders in the hope of imitating their success and avoiding their failures; the future will tell us whether I was a relevant observer or not. My friends and colleagues Philippe Muller (cello) in New York, Gérard Poulet (violin) in Tokyo, to name a few, continue their educational activity after leaving the Conservatoire de Paris, struck by the age limit authorized by the institution. I find in them a freshness and a certain youth that I associate with the assiduous attendance of the new generations. Preferring a French option, motivated by their example and not being the master of clock as you know, I therefore joined the pôle supérieur of Aix en Provence when the position was opened; so it’s been 3 years and a first promotion of 2 horn players graduated last June, with as a result, a student received at the CNSMDP in Master in my class and needless to say that I never sit in the jury of recruitment auditions, the second, intended for teaching, follows the necessary higher education. To conclude, I see nothing in this exercise as a downgrading to the second division, but an adaptation to the new learning structures offered to the new generation by the institutions.

 

 

35 years of teaching at the Conservatoire Supérieur, one of the longest career of horn teacher, and numerous awards. Do you regret the emulation that existed when we got a first or second prize ? What impacts LMD had on students and their future careers?  (Master Doctorate Degree)

The establishment of the European LMD, did not change in any way the will of the students to succeed their recitals of 3° or 5° year and the obtaining of a mention very well remains, from what I see, each year a goal and a pride.

 


Is it important for every professional horn player to play in orchestra, but also to teach, as well as doing chamber music and solo concerts, or as this culinary metaphor: do we eat only what we love ?

Indeed, the «profession» of musician is plural. It is necessary if possible, although the society likes to confine you to a single role, to diversify the activities, each enriching the other.

 


You would have been born on November 15 in 2000, and speaking of career, what would you do fundamentally different today?  

Another good question… If I were 20 years old, I would look to the Orchestre de Paris, I would see that André Cazalet will retired soon and I would prepare to succeed him…

 


Do you feel more satisfaction from having personally learned all these years while teaching, or from having tried to give to each of your disciples the keys enabling them to emancipate ?

I enriched myself during all these years from others and tried to enrich them in turn. As I said earlier, from the Elders I learned what I thought should be done or not done. I hope that my former students will follow this path, know how to separate the good wheat from the chaff, and that tolerance will punctuate their journey, like the one of Master Barboteu.

 


How do you imagine changing the instrumental evolution over the next 50 years, would it be guaranteeing more security on the instrument ? 

I think that this eternal problem of security, so tipical to our society today, will have a notorious influence on the progress in the instrument building. I deplore that some of the most played makers propose instruments that sometimes deserved to go straight to the garbage! I think that a work of refinement on the cylindrical part of the horn is still to be realized, but this is another story, being only player and not designer.


 
Coda: Is it more important to have many amateurs practicing the horn on the planet, or trying to train some few extraordinary ones who can make us dream ?

It is true that with COVID19, many people are wondering about the future, the need, the opportunities… I remain convinced that the one for whom living for music, from music and to whom music is indispensable, will continue his priesthood; I can only encourage this practice for amateurs and future amateurs.
As for the essential, it remains in the free will of each one to choose his own path….

 

 

 

André Cazalet, OCTOBER 2020

 
 
 
 
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IMG_0525Pierre Delcourt Bernard Doriac      Bernard Schirrer Pascal Scheuir IMG_0962

Geroges Barboteu

IMG_1009Paavo JarviIMG_1618Thomas Hengelbrock Daniel HardingIMG_1265Philippe Aïche Christoph von DohnányiIMG_1429Christoph Eschenbach

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Hermann Baumann Günter Högner

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Philip Myers Zhengqi Xiaowei Wei

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Joice DiDonato

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Eric Terwilliger

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Bertrand Janoutot Franck Lloyd

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Radovan Vlatkovic

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Katia Buniatishvili 

 

 
 
 
 
 
 
 
 


13/11/2020
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